Depuis les années 2000, l’entrepreneuriat est devenu une réelle voie d’insertion professionnelle pour les étudiants. En effet, de nombreuses actions allant de la simple information à l’accompagnement de véritables projets de création d’entreprises ont été mis en place dans les universités et les grandes écoles de l'hexagone. Développer l’esprit d’entreprendre chez les jeunes est aujourd’hui un socle commun à beaucoup de cursus de formation.
Des écoles très impliquées dans la création d’entreprises :
Les pouvoirs publics avaient imaginés, lors de la création du statut “étudiant-entrepreneur”, une aide pour la réalisation des projets entrepreneuriaux des étudiants dans les cursus scolaires. Une initiative qui a permis à des entreprises de voir le jour, grâce à l’encadrement des pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (PEPITE).
L’engagement des grandes écoles en faveur de l’entrepreneuriat est également important. Aujourd’hui, une grande majorité des écoles de commerce et d’ingénieurs ont mis en place des incubateurs. Le but : mettre à disposition de leurs étudiants créateurs d’entreprises des locaux, des équipements, des experts et des coachs afin de les aider dans leur démarche entrepreneuriale.
La Commission européenne préconise d’ailleurs la possibilité, pour tout étudiant qui le souhaite, d'être formé à l'entrepreneuriat et d'entreprendre sur son campus. Pour susciter l'esprit d'entreprendre auprès des jeunes mais aussi favoriser le passage à l'acte entrepreneurial, il est nécessaire de mettre en œuvre une politique de l'entrepreneuriat étudiant qui repose sur des logiques partenariales entre établissements d'enseignement supérieur, collectivités territoriales et acteurs de la création d'entreprise au niveau de chaque territoire.
L'enseignement de l'entrepreneuriat a progressé dans l'enseignement supérieur depuis plusieurs années, notamment avec l'expérimentation des pôles de l'entrepreneuriat étudiant (PEE) pour les jeunes entrepreneurs.
Comme le montre le sondage OpinionWay d’octobre 2017 sur les “Les jeunes et l’entrepreneuriat“, 54% des jeunes se disent prêts à créer leur entreprise. Rien que sur l’année 2016, plus de 554000 nouvelles entreprises ont été recensées en France, dont 222 792 sous le régime du micro - entrepreneur (soit 40 % des créations nationales).
Deux principaux types de statut :
Depuis quelques années, de nombreux étudiants se lancent dans la création d'entreprise après une simple étude de marché. Ils voient dans la création d’entreprise une forme de liberté, un moyen de s’exonérer des contraintes salariales. Les statuts les plus adaptés sont bien sûr le statut « micro-entrepreneur (auto-entrepreneur) » ainsi que celui de « étudiant entrepreneur ».
- Le statut micro-entrepreneur est de loin le plus plébiscité par les jeunes, car il se combine très bien avec le statut étudiant sans remettre en cause l’attribution de bourses sur critères sociaux ou d’autres aides sociales.
- Le statut « étudiant entrepreneur » quant à lui, permet à des étudiants porteurs de projets d’être accompagnés dans la création de leur entreprise et d’obtenir un diplôme. Ce statut est encore assez peu répandu et ne convient pas à l’exercice d’une activité complémentaire.
Il faut noter que le statut d’auto-entrepreneur est considéré comme celui d’une entreprise Individuelle et n'a pas de capital social. Pour rappel, le capital social d’une entreprise est égal au montant total des apports de biens et d’argent dont les associés ou actionnaires en transfèrent la jouissance à la société en contrepartie de droits sociaux (parts sociales ou actions en fonction du statut juridique de l’entreprise).
D’autres jeunes se lancent dans des projets plus ambitieux, comme des start-up à l’aide de business Angels, orientés dans l'économie numérique et l'international. Pour des sociétés commerciales, les formes juridiques sont principalement la SARL (Société A Responsabilité Limitée), SA (Société Anonyme), SAS (Société par Action Simplifiée) ou SCA (Société en Commandite par Action).
Créer son entreprise : Comme le montre le rapport de septembre 2017 du Réseau Entreprendre “Etudiants entrepreneurs : des atouts pour réussir”, les créateurs d’entreprise sont plus nombreux aujourd’hui à lancer leur projet pendant ou à la sortie de leurs études :
- 6 % des entrepreneurs accompagnés par le Réseau Entreprendre entre 2011 et 2016 ont lancé leur entreprise à la sortie de leurs études ou en parallèle ;
- 10 ans auparavant, ils ne représentaient que 4 % des entrepreneurs du Réseau ;
- Taux de pérennité à 3 ans de leurs entreprises : 94 % ;
- 50 % des étudiants entrepreneurs ont un bac+5 contre un tiers pour les autres lauréats) ;
- 67 % entreprennent dans le secteur des services avec une très forte représentation du secteur de l’informatique 31% contre 13% pour les autres entreprises) ;
- 40 % sont basés en Île-de-France.
Le numérique : une place importante
S’il y a un domaine concerné par la création d’entreprise, c’est bien le numérique. Les nouveaux outils apportent une nouvelle façon d’entreprendre, plus légère, plus coopérative, ouverte sur le monde et plus créative que ce soit dans les produits ou services proposés. Le numérique a ouvert de nouvelles formes d’organisation du travail, il incite à travailler autrement, développe la créativité sur le mode collaboratif, favorise les coopérations grâce notamment au "cloud" quel que soit le business model.
Pour le futur, on peut imaginer l'orientation de nombreux élèves vers des filières numériques. Le Conseil national du numérique (CNNum) a rendu public son rapport sur l'éducation et propose de créer un bac « humanités informatiques - HN » et d'Intégrer des cours d'informatique dès la troisième..." ce qui par conséquence devrait avoir des répercussions sur l'orientation "post bac". Le CNNum propose une première expérimentation rapide en terminale, qui délivrerait un "double bac", associant la voie HN avec l'une des trois formations classiques, et la création d'"un diplôme national reconnu par tous".
Voir le rapport du ministère de l’Economie : “Entreprises : les chiffres clés du numérique, édition 2016” : https://www.entreprises.gouv.fr/etudes-et-statistiques/numerique-chiffres-cles