Comme le montre le rapport du Ministère de l'économie de l'industrie et du numérique de février 2016, les besoins et l’offre de formation aux métiers du numérique montrent des tensions qui existent dans ce secteur de recrutement. La digitalisation de l’économie, qui fait entrer notre société dans l’ère du numérique, est la dernière étape d’une transformation économique et sociale engagée depuis plusieurs décennies. L’effet est divers et complexe. Au classique effet d’automatisation visant à une augmentation de la productivité des facteurs de production, s’ajoutent l’effet de la dématérialisation qui se substitue aux réseaux physiques et bouleverse les modèles d’affaire traditionnels.
En effet, les principaux constats montrent :
- Une révolution numérique impactant fortement les compétences et nécessitant des compétences transversales dans de multiples secteurs économiques.
- Des besoins d’emplois et de qualifications difficilement quantifiables, d’une part en raison de la structure relativement figée, et donc mal adaptée aux métiers émergents, propre aux différents systèmes de nomenclature, qu’il s’agisse des nomenclatures métiers ou des nomenclatures diplômes et formations, et d’autre part compte tenu des effets contrastés de la révolution numérique selon les types d’emplois et les secteurs économiques, avec en définitive une incertitude sur le volume nécessaire de diplômés dans les dix ans à venir..
- Des études et des travaux prospectifs inégalement développés selon les secteurs professionnels ; des entreprises avec de fortes attentes mais limitées au court terme.
- Un appareil de formation initiale en évolution mais qui ne pourra pas répondre dans un cadre inchangé à des besoins massifs si ceux-ci se confirmaient dans les prochaines années ; un appareil de formation continue beaucoup plus hétérogène et plus contraint compte tenu des désajustements structurels entre les publics concernés, le niveau de qualification attendu et les stratégies des entreprises.
7 Recommandations proposées :
- Recommandation n° 1 : établir et fiabiliser les données sur les besoins d’emplois et les offres de formation ;
- Recommandation n° 2 : créer un dispositif interministériel d’intervention ;
- Recommandation n° 3 : augmenter le flux de diplômés de l’enseignement supérieur dans le domaine du numérique ;
- Recommandation n°4 : développer dans le second degré le vivier des élèves formés au numérique pour organiser un continuum bac-3/bac+3 en sciences du numérique ;
- Recommandation n° 5 : faire évoluer la politique de recrutement et de formation d’enseignants en sciences du numérique dans l’enseignement supérieur comme dans le second degré ;
- Recommandation n° 6 : favoriser l’agilité dans la définition de l’offre de formation ;
- Recommandation n° 7 : mobiliser en priorité les dispositifs de formation continue en faveur des demandeurs d’emploi du secteur numérique.
D'ailleurs le Syntec Numérique consacre son deuxième cahier de campagne à l'éducation et la formation, et formule 10 propositions qui concernent pour 2017 :
- La création d'une filière du numérique éducatif (dédier des ressources budgétaires au numérique éducatif et développer une filière d'excellence, renforcer la lisibilité de l'offre du numérique éducatif, pérenniser et étendre le "Plan numérique pour l'éducation"),
- La formation initiale : de la primaire au lycée (développer la notion d'"Humanité numérique", créer un CAPES Informatique et renforcer la formation des enseignants au numérique),
La formation supérieure : du diplôme de Bac +2 au doctorat (adapter les programmes de formation scientifique à la culture numérique, développer et généraliser les cursus en alternance pour l'ensemble des métiers du numérique), - La formation professionnelle continue (étendre et pérenniser la Grande Ecole du Numérique à d'autres niveaux de formation, réformer la formation professionnelle et simplifier l'accès au Compte Personnel de Formation, développer le dispositif de Préparation Opérationnelle à l'Emploi).
10 propositions du Syntec numérique :
« CREATION D’UNE FILIERE DU NUMERIQUE EDUCATIF »
- Proposition 1 : Dédier des ressources budgétaires au numérique éducatif et développer une filière d’excellence
- Proposition 2 : Renforcer la lisibilité de l’offre du numérique éducatif
- Proposition 3 : Pérenniser et étendre le « Plan numérique pour l’éducation »
« FORMATION INITIALE : DE LA PRIMAIRE AU LYCEE »
- Proposition 4 : Développer la notion « d'Humanité numérique »
- Proposition 5 : Créer un CAPES Informatique et renforcer la formation des enseignants au numérique
« FORMATION SUPERIEURE : DU DIPLOME DE BAC +2 AU DOCTORAT »
- Proposition 6 : Adapter les programmes de formation scientifique à la culture numérique
- Proposition 7 : Développer et généraliser les cursus en alternance pour l’ensemble des métiers du numérique
« FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE »
- Proposition 8 : Etendre et pérenniser la Grande Ecole du Numérique à d’autres niveaux de formation et initier des partenariats avec les premières formations labellisées
- Proposition 9 : Réformer la Formation professionnelle et simplifier l’accès au Compte Personnel de Formation
- Proposition 10 : Développer le dispositif de Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE) permettant à des demandeurs d’emploi d’être formés aux dernières technologies et de retrouver un emploi
Lire le cahier Education et Formation :https://syntec-numerique.fr/sites/default/files/Documents/2017_01_cahier_education_formation_-_syntec_numerique.pdf
Exemple : Le métier de développeur :
L'exemple du métier de développeur d’applications, d'applications mobiles, de spécialiste de l’informatique embarquée (objets connectés), du cloud, d'experts en cyber sécurité ou encore de gestionnaire de grandes bases de données (Big Data) sont des métiers en grande tension car le volume des candidatures n’augmente pas assez vite. On constate donc des difficultés croissantes de recrutement face à une augmentation continue des besoins des entreprises. Si la part des connaissances techniques est importante dans ces métiers, les employeurs soulignent néanmoins la nécessité pour ces personnels de disposer de compétences relationnelles facilitant la collaboration multi disciplinaire.
Si les outils du développeur s'améliorent considérablement, ils deviennent aussi de plus en plus complexes. D'où la nécessité de se tenir à jour en matière de méthodes, de normes, de procédures de sécurité et d'outils de développement pour travailler comme emploi développeur web. Il est nécessaire d'être à l'aise avec les langages de programmation (Java, J2EE, .Net, PHP, C++...) et le triplet HTML/CSS/Javascript utilisé par les services web ou les serveurs d'application. Bien connaître l'anglais est indispensable, de nombreux programmes utilisant cette langue.
Le rapport du Ministère de l'économie de l'industrie et du numérique de février 2016 : http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/cge/Rapports/2016_04_12_2015-10.pdf