France stratégie et Pôle Emploi publient une étude inédite sur des données françaises qui identifie les compétences transversales les plus mobilisées. Cette cartographie des compétences par métiers permet de faciliter les reconversions professionnelles qui s’annoncent à l’issue de la crise sanitaire et avoir une vision claire et quantifiée des compétences par métiers et de leur évolution.
Comment la demande de compétences techniques requises a-t-elle évolué entre 2012 et 2018 ?
L’étude détaille tous les secteurs, mais si on s’en tient au secteur du numérique, les conclusions montrent que les compétences les plus répandues en croissance laissent dès lors apparaître quelques grandes tendances. Première tendance, les deux grandes transitions écologique et numérique se reflètent dans l’évolution estimée des compétences.
Les compétences en systèmes informatiques et de télécommunications (conception et exploitation de systèmes d’information ; usage et paramétrage de logiciels ; installation réseau et télécom) sont parmi les premières compétences en croissance, traduisant la hausse continue des métiers de cadres. Elles sont, en effet, particulièrement mobilisées par les professions de l’informatique et des télécommunications (ingénieurs et techniciens), les cadres techniques (ingénieurs et cadres de l’industrie, du bâtiment, des transports) et les cadres administratifs, financiers et commerciaux dont l’emploi progresse continûment.
Comment la mobilisation des compétences transversales a-t-elle évolué ces dernières années ?
L'étude part de l'hypothèse d'un stabilité de la structure des compétences par métiers. Elle montre qu'il est possible, comme pour les compétences techniques, d’estimer l'impact de la déformation de l’emploi sur les situations de travail et les compétences transversales qu’il faut mobiliser pour y faire face, entre 2012 et 2018. Les situations d’encadrement et l’utilisation d’un ordinateur sont les premières situations de travail transversales estimées en progression chez les salariés, du fait de la croissance des professions qualifiées dans l’emploi (cadres et professions intermédiaires). La hausse des effectifs de ces professions a plus que compensé le déclin des ouvriers et des employés qualifiés. C’est en particulier le cas pour l'utilisation de l’ordinateur qui est très hétérogène selon les métiers (faible chez les ouvriers et les employés peu qualifiés, forte chez les employés qualifiés, les cadres et les techniciens). La gestion des risques qualité et des risques financiers est de même estimée en croissance : elle est particulièrement marquée chez les ingénieurs et cadres de l’industrie, les cadres technico-commerciaux et les techniciens des industries
Il est probable que les grandes transformations de l’appareil productif français ainsi que l’évolution des organisations de travail se poursuivent, voire s'accélèrent suite à la pandémie. Besoins accrus en compétences numériques et environnementales, « soft skills » pour répondre à des organisations du travail réactives au plus près des clients vont exiger une politique de formation à la hauteur des enjeux, mais aussi une réflexion sur la manière de valoriser les compétences et d’adapter les structures d’entreprise pour favoriser les apprentissages.
Un immense défi pour le secteur de l’Éducation qui doit préparer les jeunes à cette transformation numérique et écologique.
Plus d’informations sur : https://www.strategie.gouv.fr/publications/cartographie-competences-metiers